Technique basée sur plusieurs approches tels que l’EMDR et l’IMO !
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ou "intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires" est une psychothérapie développée à la fin des années 80 par la psychologue californienne Francine Shapiro. Cette approche thérapeutique est considérée aujourd’hui comme le traitement de référence de l’état de stress post-traumatique par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’American Psychological Association et l’American Psychiatric Association et la Haute Autorité de Santé en France.
Aujourd’hui, après 25 ans d’existence, l’EMDR a étendu son champ d'intervention à d’autres troubles comme les troubles anxieux (trouble panique, phobies diverses, etc), les troubles de l’humeur (dépression), les difficultés liées à un deuil, les troubles de la personnalité, les troubles liés à la douleur ou la somatisation, et les problématiques en lien avec l’estime de soi.
Cette approche postule que les symptômes et problématiques qu’une personne présente dans sa vie actuelle sont le résultat d’expériences de vie douloureuses ou traumatiques stockées dans le cerveau de manière dysfonctionnelle, c'est-à-dire en mémoire implicite.
L’IMO/EMI a été créée en 1989 par Connirae et Steve Andreas, de Boulder, au Colorado. La docteure en psychologie québécoise Danie Beaulieu a par la suite développé et raffiné la technique, notamment en y ajoutant des éléments de la thérapie d’Impact. De plus, c’est cette psychologue qui a publié le premier ouvrage sur le sujet (Beaulieu, 2003), lequel ouvrage a reçu l’aval des fondateurs.
Sur quoi repose l’IMO/EMI ? Ce traitement se fonde sur les principes de la programmation neurolinguistique (PNL). Selon cette approche, la direction du regard indique le type d’information auquel le cerveau est en train d’accéder.
Par exemple, une personne qui regarde en haut a souvent accès à un souvenir visuel ; celle qui regarde à droite ou à gauche, à un contenu auditif ; celle qui regarde en bas, à des ressentis. À partir de ce principe, Connirae et Steve Andreas ont posé la question suivante : si on oblige un client, lorsqu’il est en contact avec un souvenir traumatique, à regarder dans différentes directions, pourra-t-on forcer le cerveau à accéder à de nouvelles informations sensorielles auxquelles le client ne peut accéder consciemment ? La réponse est oui, assurément.
Comment est-ce que cela fonctionne ?
Face à une nouvelle expérience, le cerveau « classe » l’information pour n’en retenir que ce qui est nécessaire à la réalisation d’un apprentissage. A cette fin, l’information est stockée et associée avec l’état émotionnel qu’elle a provoqué afin de devenir accessible à la personne dans le futur.
Par exemple, la première fois qu’un enfant approche son doigt de la flamme d’une bougie, son cerveau traite l’information et lie l’image de la flamme à la sensation de douleur et l’associe à la perception de danger. Ces informations seront stockées ensemble dans le cerveau et cette expérience permettra à l’enfant d’apprendre à se méfier des flammes à l’avenir.
Dans le cas d’un trauma ou d’une expérience douloureuse non résolue, le cerveau est incapable de réaliser l’intégration en mémoire entre l’expérience, les émotions associées et les autres informations adaptatives. De fait, l’expérience traumatique reste figée dans le temps, et demeure associée à une émotion, une sensation physique ou une croyance à propos de soi sources de souffrance. Le cerveau se comporte alors comme un disque rayé, répétant sans cesse un ou plusieurs fragments de l’expérience, d’où les cauchemars, images et/ou pensées intrusives, émotions/sensations douloureuses et croyances négatives à propos de soi (« Je ne vaux rien », « je suis en danger », « je ne suis pas digne d’être aimé », etc). En l’absence d’un processus intégratif, aucun apprentissage n’est réalisé et l’expérience reste irrésolue.
Imaginons, par exemple, qu’une personne soit victime d’un accident de la route traumatique. Cette expérience pourra être conservée dans son cerveau sous une forme fragmentée : le crissement des pneus (sons), le visage des victimes ou des blessures (images), l’effroi ressenti (émotion), la croyance d’être dans une situation de danger de mort seront autant d’informations que le cerveau de la victime aura de la difficulté à intégrer. Le souvenir ne pourra pas être associé à des informations adaptatives comme une croyance positive (comme : “c’est terminé maintenant je suis en sécurité”) et une émotion de calme, par exemple. Il alors possible que la personne réagisse en ayant des cauchemars, en évitant les lieux de l’accident, en éprouvant de la peur face à un véhicule du même type que celui avec lequel il y a eu la collision et en ayant des images perturbantes de la scène qui lui viennent spontanément à l’esprit. Le passé traumatique s’invite alors dans le présent et hante la personne.
La thérapie par mouvements oculaires permet à la personne de retraiter cette expérience traumatique en activant le système inné de traitement de l’information. Lors de la séance de thérapie par mouvements oculaires, le cerveau de la personne produit spontanément des liens entre les fragments d’information traumatique (les bruits, les images, les croyances, les émotions) et les informations issues des réseaux de mémoire adaptatifs (des souvenirs d’expérience où la personne a fait face à un danger de façon plus appropriée, par exemple).
A quoi servent les mouvements oculaires ?
Plusieurs recherches montrent que les mouvements oculaires :
réduisent le caractère vivide des émotions et des images liées au souvenir placé dans le champ de conscience ;
augmentent les associations mentales liées au souvenir travaillé ;
diminuent l'activation du système nerveux sympathique (l'accélérateur de l'organisme) ;
améliorent la capacité à prendre de la distance et à observer ;
réduisent l'évitement mental à la perturbation lié au souvenir traumatique en saturant la mémoire de travail tout en diminuant les émotions liées au souvenir ;
activent le système parasympathique (le frein de l'organisme) et la réponse d'orientation.
Comment se déroule une séance de thérapie par mouvements oculaires ?
Lors d’une séance de thérapie par mouvements oculaires, le thérapeute pose quelques questions précises sur l’événement ou la problématique à travailler pour activer le réseau de mémoire traumatique puis commence des séries de mouvements oculaires/tapping alternatif/sons alternatifs. Pendant ce temps, la personne est invitée à observer ce qui se passe spontanément en elle :
images qui défilent,
pensées,
prises de conscience qui émergent,
souvenirs antérieurs ou postérieurs à l’événement qui viennent à la conscience,
émotions,
associations diverses.
La séance alterne entre des séries de mouvements oculaires et des pauses jusqu’à l'intégration complète du souvenir. Lors des pauses, la personne décrit au thérapeute ce qu’elle a observé puis elle est invitée, lors de la série suivante, à continuer à noter ce qui lui vient spontanément. Aucun effort particulier, aucune compétence spécifique n’est nécessaire de la part du client.
Quelle est la durée d'un traitement de thérapie par mouvements oculaires ?
Un traitement de thérapie par mouvements oculaires peut prendre quatre séances comme plusieurs mois, selon la complexité des problématiques à traiter. Il est impossible de répondre à cette question dans l'absolu.